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Photo du rédacteurSaturnin Sabatier

L’essor des albums de beatmakers en France

Dernière mise à jour : 20 avr. 2020

La France a bien du retard sur les Etats-Unis, et les protagonistes de l’industrie musicale essayent de faire changer les choses. Alors qu’outre-atlantique des beatmakers sortent des albums depuis la création du hip-hop, la tendance commence à émerger en France. Mais cela peut-il durer, et surtout être viable pour ces véritables hommes de l’ombre ?





Twinsmatic et FREAKEY! ont sorti leur premier album respectivement ATLAS et DPLA le 3 et 10 avril 2020. Grâce à une mise en avant de la part de rappeurs comme Booba ou Hamza, ils peuvent désormais édifier leur propre public.


Construire son album en tant que beatmaker


La première porte qui s’est ouverte pour les beatmakers est celle des albums collaboratifs, c’est-à-dire un album commun entre un rappeur et le producteur en question. L’avantage pour le rappeur est d’avoir un fil conducteur et un son identifiable, et pour le producteur, il gagne en notoriété auprès du public.

Depuis quelques années, les rappeurs français mettent plus en avant les compositeurs avec lesquels ils travaillent. Cela permet au public de mieux identifier ces hommes de l’ombre, et ces derniers peuvent construire leur propre communauté.

Les compositeurs font donc appel aux chanteurs avec lesquels ils ont déjà travaillé pour leur propre album. Après l’excellent Triple S de 13 Block et Ikaz Boi, il est logique de retrouver les membres du groupe sur les albums solos d’Ikaz, Brutal et Brutal 2.

Néanmoins, il n’est pas toujours facile d’avoir des invités de prestige, comme en témoigne Twinsmatic sur Twitter : “Un projet comme ATLAS (nom de son album sorti le 3 avril 2020, ndlr) nécessite du temps et de l’énergie, il faut comprendre qu’un projet de producteur repose également sur la volonté des artistes qui souhaitent y participer et de leur planning.


Le futur des albums de beatmakers en France


Pour l’instant, les albums de producteurs français restent anecdotiques pour le grand public. Après une semaine d’exploitation, Brutal 2 s'était écoulé à 1611 exemplaires et ATLAS à 1096. Ces chiffres sont bien loin des quelques 60 000 albums de Booba ou encore Damso en une semaine, des rappeurs avec lesquels Ikaz Boi et Twinsmatic ont pourtant collaboré. L’exposition de ces compositeurs est moindre pour les auditeurs de rap, d’autant plus que leurs albums sont uniquement disponible en téléchargement et sur les plateformes de streaming.

Malgré cela, les compositeurs ont un avantage non négligeable sur les rappeurs. Alors que l’exportation du rap français aux Etats-Unis s’est cassé les dents plus d’une fois, ce n’est pas le cas pour les beatmakers, les techniques de composition étant universelles. Ikaz Boi et Freakey! ont tous deux accéder au rap américain via la compositrice canadienne WondaGurl, et ils ont pu placé des productions pour des stars d’outre-atlantique comme Quavo, Famous Dex ou encore Don Toliver.



Petit à petit, les beatmakers se créent leur place dans la musique française, notamment grâce à une confiance nouvelle du public. C’est cela qui les motive à aller de l’avant, comme Twinsmatic : “En finissant ATLAS je m’étais dit que je m’arrêterai à un album. Mais j’me dis qu’on peut pousser le délire encore plus loin, qu’on peut inviter encore d’autres artistes, qu’on pourrait éventuellement faire des clips, j’ai des tonnes d’idées…

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