top of page

Mais qui est vraiment le “King of New-York” ?

Dernière mise à jour : 2 juil. 2020

Alors que 6ix9ine a effectué un retour fracassant, c’est comme si son aller-retour en prison n’avait rien changé. Lui qui s’était autoproclamé roi de New-York avant son arrestation, il a récidivé dès son retour sous le feu des projecteurs. Il y a deux ans, personne ne le contestait (ou le prenait au sérieux), mais désormais, il n’est plus le seul à revendiquer la couronne.


La bataille pour devenir le roi de la ville est propre à la Big Apple et ne date pas d’hier. Notorious Big, Jay-Z ou même Fat Joe ont sollicité ce titre. Aujourd’hui, ce sont les Lil Tjay, Pop Smoke et autre 22Gz qui veulent s'asseoir sur le trône.


Les Drills rappers


Certains pensent que le digne héritier de New-York était en réalité le défunt Pop Smoke. Sorti de nulle part à l’été 2019 avec les hits Welcome to the party et Dior, le Brooklynois avait tout pour réussir, de la validation de 50 Cent à ses grosses collaborations avec Travis Scott ou Quavo. Malheureusement, ses problèmes liés à la rue l’ont rattrapé avant même qu’il puisse profiter de son succès et de son nouveau statut.

Les guerres de gang s’avèrent être le principal frein à la notoriété pour ces rappeurs. Pop Smoke a ouvert la voie pour d’autres artistes issu de la même scène, comme 22Gz ou Sheff G. Ce premier a sorti en septembre dernier le morceau sobrement intitulé… King Of NY. Le second quant à lui, revendique avoir ramené le mouvement Drill à New-York.



Les points commun de ces rappeurs ? Ils viennent tous deux de Flatbush à Brooklyn, ils sont déjà passés par la case prison et revendiquent leur appartenance à un gang (the Blixky Boyz pour 22Gz et le 83 Movin gang pour Sheff G). Cela risque de nuire à leurs carrières musicales, comme cela a déjà eu lieu avec les drilleurs de Chicago huit ans auparavant. D’autant plus que Nick Blixky, membre des Blixky Boyz, s’est fait assassiné le lundi 11 mai 2020.

Toujours sur cette même scène Drill, c’est Fivio Foreign qui se démarque le plus aujourd’hui. Son single Big Drip a désormais atteint les 30 millions de vues et il a eu droit à un remix avec Quavo et Lil Baby. Il a même bénéficié d’un featuring avec Drake sur sa Dark Lane Demo Tapes, ce qui promet pour la suite de sa carrière.




Le cas 6ix9ine


Avec un clip et un live instagram déjà dans les annales, Tekashi a explosé en une journée les compteurs de vues, mettant largement à l’amende ses concurrents directs.

Le succès est indéniable, que l’on adhère au personnage et à la musique ou non. En réalité, ce même succès est uniquement lié à son retour. Le public attendait la réaction de 6ix9ine sur ses histoires de snitching, ce qu’il a maîtrisé à la perfection en adoptant une attitude provocante qui lui est propre.

Et la musique dans tout ça ? Lorsque Biggie se nomme “the Black Frank White” (référence au personnage du film King of New-York) sur The What en 1994, il est impossible de le contester, rapologiquement parlant. 6ix9ine quant à lui, fait une musique très générique, sans aucun fond, et surtout, la plupart de ses morceaux se ressemblent et sont interchangeables. Alors qu’une partie de son public d’origine l’a déjà lâché après qu’il soit devenu une poucave, comment peut-il s’inscrire dans la durée avec une musicalité aussi pauvre ? Il se sert uniquement de l'appellation “King of New-York” pour faire parler et préserver le buzz qu’il possède déjà, sans aucune réelle chance de prendre place sur le trône.


Les beefs qui divisent la ville


Une scène rap émergente peut perdre de son ampleur avec les beefs, malheureusement, ce n’est pas le cas à New-York. 22Gz et Sheff G ont pu sortir du lot grâce à leur clash initié par le morceau Suburban de 22 suivi de No Suburban de Sheff G, atteignant chacun leur premier million de vues.

Quelques jours avant de sortir sa mixtape State of Emergency (comportant notamment des featuring avec Pop Smoke, Fivio Foreign et Sheff G), Lil Tjay a déclenché un clash avec HighBridge, le label de A Boogie wit da Hoodie et Don Q. Simple coup de pub ou beef réel ? Il est actuellement impossible de connaître ses intentions, alors qu’il a ensuite expliqué vouloir unifier NYC… Le rappeur du South Bronx a déclaré à son tour être le “King of New-York”, car personne ne l’a aidé pour réussir, et lui aide les autres artistes de la ville.


The Queens


Il n’y a évidemment pas de critères définis pour posséder la couronne de New-York. Mais si l’on regarde les chiffres des ventes et les récompenses des rappeurs actuels, le King est en réalité une Queen.

En effet, avec douze nominations aux Grammy Awards et plus de 150 millions d’albums vendus, Nicki Minaj s’est longtemps imposée comme prétendante directe au trône. Elle a revendiquée être le “King of New York” au cours d’interviews en 2013, avant d'explicitement intituler Queen son dernier album sorti en 2018. Nicki n’aurait donc pas l’intention d’abandonner son titre.



I get the money, I am the king of New York.” Et c’est au tour de Cardi B de rentrer dans la danse. Après avoir raflé la place de numéro un du Billboard américain avec Bodak Yellow, elle a sorti son premier album Invasion Of Privacy en avril 2018, certifié trois fois platine. Bardi est arrivée comme un ouragan sur le rap, et sur New-York. Sa personnalité et sa musique ont conquis le pays, jusqu’à remporter le Grammy du meilleur album rap et elle cumule désormais trois morceaux numéro un. A l’heure actuelle, personne ne peut rivaliser en terme de ventes avec l’ancienne strip-teaseuse, qui continue d’entasser les certifications.



Néanmoins, tous les artistes issus de la Grosse Pomme ne joue pas au game du trône. Le A$AP MOB en est l’exemple parfait, ils ont su s’imposer sans prendre part au match, et en équipe. New-York est le berceau du hip-hop. L’émulation autour du titre de Roi de la ville correspond, et correspondra toujours, à un symbole fort dans le milieu du rap.


20 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page